🎸 30 ans de punk-pop avec Blink-182 !

Le punk-pop, c’est le perfect match un peu dingue entre la concision rageuse du punk rock et les mélodies entraînantes de la power pop. Si les Californiens de Blink-182 n’ont pas inventé le principe – hello Bad Religion, Misfits & Descendents dans les 80’s–, ils ont popularisé le genre aux côtés de groupes comme The Offspring. Retour sur un succès planétaire pour les sales gosses de San Diego, de retour à Paris  (Hi l’Accor Arena !) le 9 octobre prochain.

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1992. Poway, Californie. Rencontre décisive pour le futur groupe Blink-182. Viré de son lycée pour s’être présenté ivre à un match de basketball, le guitariste Tom DeLonge change d’établissement et croise ainsi la route du bassiste Mark Hoppus, avec qui il partage une vraie passion pour les Descendants. Un mouvement punk fourni s’est alors développé en Californie du Sud, très lié à la pratique du surf, du skate et du snowboard. Sun and chill…la recette parfaite pour des sons qui embarquent les jeunes. Des chansons  pas prises de tête et qui racontent les ados des banlieues résidentielles US. Avec le batteur Scott Raynor (14 ans à l’époque !), DeLonge et Hoppus forment Blink-182 et partagent les lignes de chant et l’écriture des chansons. Entre deux répét, les skateurs sèment le chaos dans les écoles et centres commerciaux des environs. Ça ne les empêche pas d’enregistrer une première démo en 1994 intitulée Buddha – l’argent est avancé par le patron du magasin de disques où travaillait Hoppus – et d’écumer les scènes locales, affirmant être un « groupe motivationnel au message antidrogue marqué » pour être accueillis dans les lycées. Déjà le sens de la formule !


Blink-182 signe en 1995 avec le label punk Cargo Records et enregistre dans la foulée son premier album, intitulé Cheshire cat. Le groupe recrute le manager de The Offspring, NOFX et Pennywise…un allié qui va les soutenir financièrement pour une première tournée en Australie. Avec leur sens de l’humour, les concerts du trio de San Diego chauffent leur jeune public, mais laissent encore sur la réserve les nostalgiques du punk rock des origines. 

 

1998, l’année charnière : DeLonge et Hoppus arrêtent leur collaboration avec Scott Raynor, dont la consommation d’alcool est devenue problématique, avant de recruter un certain …Travis Barker i ! Batteur d’un groupe les accompagnant en tournée, il met 45 minutes à apprendre toute la setlist avant son premier concert avec Blink-182. Barker joue sur le troisième album studio du groupe, leur premier succès d’ampleur, au titre des plus potaches. Enema of the State (NB : « enema » signifie « poire à lavement… ») est n°6 des ventes aux États-Unis tandis que les clips de 3 de ses singles tournent en boucle sur MTV. Celui de What’s my age again ?, où les trois musiciens courent nus dans les rues de Los Angeles, est clairement le plus culte du groupe. Si Enema of the state peut paraître dans un 1er temps léger, ses 15 millions d’exemplaires vendus témoignent de sa hype et influence majeure sur la scène punk-pop de l’époque. En 2002, Blink-182 sort l’autre album le plus marquant de sa discographie, Take off your pants and jacket, qui atteint le sommet du Billboard américain. Blink-182 y propose un son très propre et travaillé.

Sur les albums suivants, DeLonge et Hoppus intègrent à leurs compositions des éléments plus sombres et expérimentaux, comme dans le cas de Blink-182, sorti sous label Geffen Records. La critique est positive et salue la maturité nouvelle du groupe.

 

En 2005, le groupe annonce sa séparation. La communication reste rompue pendant 3 ans, au cours desquels le très tatoué Barker devient toujours plus trendy : des remixes hip-hop, émission de télé réalité et histoires de coeur avec des célébrités… Mais en 2008, sa vie bascule avec un grave accident d’avion ; s’il fait partie des deux survivants sur six passagers, il passera par 16 interventions chirurgicales pour s’en remettre. 

 

Le crash vécu par Barker provoque une première reformation du groupe en 2009. Un 6e album autoproduit sort dans la foulée, des tournées américaine et européenne – partageant notamment l’affiche avec My Chemical Romance – rencontrent le succès. Mais en 2014, DeLonge exige plus de temps à consacrer à ses projets personnels. Il est remplacé par Matt Skiba (guitare et chant d’Alkaline Trio, une formation punk de Chicago).

 

Enregistré en 2016 avec Skiba, l’album California devient le second du groupe à atteindre le sommet des ventes aux États-Unis. C’est le retour aux sources de Blink-182, comme en témoigne le tube imparable Bored to death. Trois ans plus tard, l’album Ninerecèle des influences hip-hop affirmées ; le groupe programme d’ailleurs une tournée avec le rappeur Lil Wayne. L’année suivante, le confinement inspire au groupe le single Quarantine. Un nouveau drame personnel annoncé en 2021 provoque la reformation du trio DeLonge/Hoppus/Barker : le bassiste est traité avec succès pour une rare forme de cancer. Après un teasing sur les réseaux sociaux, Blink-182 annonce le retour de Tom DeLonge au détriment de Skiba. Le single Edging n°1 accompagne la réunion, puis c’est l’annonce d’une nouvelle tournée mondiale et d’un album. L’attente autour des premières dates de la tournée est considérable.

Blink-182 a légué à deux générations de fans des sons et vibes qui font bouger, très appréciés des jeunes guitaristes et un esprit chill, fun, happy… pour les sales gosses qu’on est qui refusent de grandir ! Ils ont certes un peu rompu avec une tradition celle du  punk rock agressif et contestataire des débuts… mais ont permis à un tout autre public de s’intéresser au genre et de le révéler à une audience mainstream.