👠 Drag Race : les raisons d’un succès fou

RuPaul, c’est qui ?

C’est l’histoire d’un enfant de San Diego devenu icône mondiale du drag. Nous sommes dans les années 90 lorsque RuPaul commence à se faire un un nom sur la scène clubbing new-yorkaise. Son look extravagant et son attitude décomplexée lui valent alors le surnom de « Queen of Manhattan ».

Il se lance ensuite à la conquête du monde de l’entertainment, qui en redemande : télévision, cinéma, musique, rien ne résiste à RuPaul qui multiplie les projets et n’en finit pas de faire tomber les barrières, jusqu’à devenir - entre autres - le premier visage masculin de la marque de cosmétiques Mac.

Aujourd’hui superstar internationale, c’est en 2008 que RuPaul se lance dans le projet qui fera sa légende : la TV réalité RuPaul’s Drag Race.

Drag Race, c’est quoi ?

Inspirés par l’émission America's Next Top Model, RuPaul et ses producteurs décident de lancer leur propre concours, avec une bonne dose de paillettes et de folie en plus !

À mi-chemin entre télécrochet et téléréalité, le pitch de DragRace est aussi simple qu’efficace : un jury doit départager une dizaine de candidates pour élire celle qui sera la meilleure drag queen. Le tout mené d’une main de maître par RuPaul, qui est tour à tour présentateur, mentor et juge.

Danse, playback, comédie, stylisme, maquillage… C’est toutes les facettes du show drag que les candidates doivent maîtriser pour espérer se distinguer devant un jury au casting cinq étoiles : Lady Gaga, Ariana Grande, Gigi Hadid ou encore Marc Jacobs sont notamment passés dans l’émission...

Entre moments émotion et crêpages de chignon, devant l’écran, on passe du rire aux larmes… et le public en redemande ! 15 saisons, 26 Emmy Awards et une multitude de variantes internationales plus tard, le succès de Drag Race ne se dément pas.

Pourquoi ça marche ?

D’abord parce que le concept est limpide, mais prodigieusement addictif : au-delà de l’enjeu de la compétition, on s’attache vite à ces personnages aussi hauts en couleurs qu’à fleur de peau.

Et le divertissement est lui aussi au rendez-vous : les numéros mêlant burlesque, transformisme et humour assurent autant le show que les punchlines souvent iconiques du jury comme des candidates. Le tout dans une ambiance bon enfant et une énergie communicative où la rivalité laisse place à la sororité.

Cette recette 100% feel good popularise un art performatif souvent méconnu et parfois dénigré auprès d’un public bien plus large que sa communauté d’initiés.

Il n’y a qu’à voir la popularité de RuPaul sur les réseaux pour prendre la mesure du phénomène : plus de 4 millions de followers sur Instagram quand son homologue français Nicky Doll en rassemble 1 million.

Car la version française de l’émission a elle aussi un succès fou, jusqu’à étonner ses producteurs qui n’en espéraient pas tant : plus de 7 millions de téléspectateurs pour la première saison sur France 2. Une version française d’ailleurs saluée à l’international, tant par le public que par les médias, pour la diversité de ses candidates et son authenticité.

 

Pourquoi on en redemande ?

Si Drag Race séduit au-delà de la communauté LGBTQ+, c’est aussi parce que chacun peut y trouver ce qu’il veut : du pur divertissement, une émission engagée, ou les deux à la fois ! Car si le ton est léger, l’émission n’est pas anodine : c’est un programme qui fait réfléchir… et discuter.

Car comme le dit Nicky Doll, « il y a souvent du drame derrière le glam ». Coming out, homophobie, séropositivité, grossophobie, transidentité : entre deux retouches make-up, les candidates se livrent à coeur ouvert sur leur vécu en tant que personnes queers.

Une fois n’est pas coutume : entre vannes et confessions, les queens tiennent les rênes du récit et se révèlent tantôt poignantes tantôt héroïques.

Résultat : le public plébiscite cette émission inclusive qui fait du bien… et qui rassemble ! Pour preuve, les « viewers parties » organisées dans des bars de plusieurs villes de France, ambiance finale de Coupe du Monde.

Un message d’acceptation de soi et de bienveillance que chacun peut s’approprier : et si, finalement, c’était ça le secret du pouvoir fédérateur de Drag Race ?