🎤 Polnareff : la plus rock des icônes pop françaises !

Près de 60 ans de carrière, des millions de fans, un style reconnaissable entre mille et un talent certain pour la provoc'... Michel Polnareff, première pop star à mettre un coup de pied dans la fourmilière des sages Yéyés a marqué l’industrie musicale française. Et ce, autant par ses mélodies virtuoses que ses frasques dignes des plus grandes rock stars. Anticonformiste, hors norme, inclassable... Il fascine autant qu’il interroge et une chose est sûre : depuis ses débuts en 1966, Polnareff a marqué les esprits. Et s’il était la plus rock des icônes pop fr ?

Pionnier de la pop à la française

Tout commence en 1965 quand celui qui joue de la guitare sur les marches du Sacré-Cœur remporte un concours de rock. Le premier prix ? Un contrat avec la maison de disques Barclay dont tous les artises rêvent. Polnareff refuse le prix : 1er buzz ! La légende est en marche. 

Quelques mois plus tard, il accepte de signer avec un autre label, Disc’AZ, mais en imposant ses propres conditions (notamment enregistrer avec Jimmy Page, futur fondateur des... Led Zeppelin). Son premier morceau, « La Poupée Qui Fait Non » sort en mai 1966 et son succès rapide lance la carrière du jeune Michel.

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Quand il débarque dans le paysage musical français en pleine période Yéyés, Michel Polnareff fait clairement figure d’OVNI.

Les stars de l’époque reprennent souvent assez sagement (et approximativement) les tubes anglo-saxons. Les paroles aux sous-entendus sexuels et le style à contre-courant du compositeur choquent alors la France d’avant mai 68. Sa chanson « L’Amour Avec Toi », jugée décadente, se voit même interdite de diffusion avant 22h.

Et Polnareff persiste et signe avec l’incandescent « Love Me Please Love Me ». Sa voix haut-perchée et son allure androgyne qui affolent les esprits conservateurs seront désormais sa signature. Le public en redemande et la Polnareff Mania ne fait que commencer !

Un mélodiste de génie génialement provocateur 

S'il est adulé par ses fans, son attitude provocante et son look jugé « efféminé » lui attirent les foudres de certains.  Le chanteur est même agressé lors d’un concert en 1970. Sa réponse ? Le titre « Je Suis Un Homme » mais cet épisode le marque profondément. Pour ne rien arranger, son mentor, Lucien Morisse, décède la même année.

L’année 1971 marque alors un tournant : fidèle à sa stratégie de radicaliser tout ce qu’on lui reproche, Michel Polnareff apparaît avec d’épaisses lunettes blanches, les cheveux décolorés, longs et bouclés. Un look iconique qu’il ne quittera plus. L’artiste sort alors son troisième album, qualifié par le public et la critique comme le plus marquant de tous. Et pour promouvoir son concert d'octobre 1972, Polnareff décide de frapper plus fort que jamais...

Il pose fesses nues, grimé en femme, et s’affiche en 4 par 3 dans tout Paris. Un coup de génie marketing  (qui lui vaudra une condamnation pour attentat à la pudeur) !  Le chanteur déclare « Je trouve que les gens sont tristes. J'essaie simplement de l'être le moins possible »

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Mais  la Polnareff Mania ne peut se résumer qu'à ses excentricités et coups d’éclats. Si le compositeur détonne, ce n’est seulement parce qu’il circule à travers son salon en Harley Davison (véridique). C’est aussi et surtout par son génie musical et son sens du spectacle plus qu’avant-gardiste qui marquent l'industrie de l'Entertainment et envoûtent le public. Musicien virtuose, il sera régulièrement reconnu par ses pairs comme le compositeur le plus doué de sa génération et un précurseur du pop-folk à la française.  

60 ans plus tard, une icône toujours aussi inclassable

Au milieu des années 70, Polnareff, ruiné par les escroqueries de son associé, s’exile aux États-Unis. Il en restera une très belle déclaration d’amour à son pays d’origine « Lettre à France »  qui dévoile une facette nostalgique et touchante de l’excentrique artiste.  

Après une décennie sous le feu des projecteurs, la suite est une alternance entre petits passages à vide et fulgurances artistiques qui émailleront sa carrière jusqu’à la fin des années 90. À noter tout de même : l’inoubliable « Goodbye Marilou » qui sort en 1989.

Et une icône sait se faire attendre et signé des comeback anthologique. En 2007 Polnareff remonte sur scène, en grande pompe, pour une série de six concerts dans votre salle préférée (oui l'Accor Arena). Trente ans que l'Amiral ne s’est plus produit en France... mais ses fans sont au rendez-vous : près de 40 000 billets vendus en quarante-huit heures et quatre dates supplémentaires sont ajoutées, avant une grande tournée. Au final, Ze (re)tour 2007 est l’un des plus grands événements musicaux de l’année avec plus d’un million de spectateurs.

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Une quinzaine d'années plus tard, qui mieux que Polnareff pour reprendre du Polnareff  ? Personne ! Et c’est en piano-voix que le chanteur a choisi de réinterpréter ses plus grands titres dans l’album « Polnareff chante Polnareff » .

60 ans d’une carrière comme aucune autre... que le pionnier de la pop française entend bien célébrer comme il se doit sur la scène de l’Accor Arena les 2 et 3 juillet prochains, veille et jour de ses 79 ans. Vous avez dit historique ? 

Bref, vous l’aurez compris, l’Amiral Polnareff se fait rare et l’évènement sera forcément iconique. À ne manquer sous aucun prétexte !