🥋Pourquoi l’art du combat fascine ?🤼‍♀️

Si les sports de combat fascinent depuis longtemps, même leurs amateurs les plus fervents peinent parfois à expliquer leur passion à tous ceux que ce spectacle déconcerte. L’intérêt que suscite la violence codifiée va pourtant bien au-delà du goût du sang et des ecchymoses. Voici donc un tour d’horizon des charmes (plus subtils qu’il n’y paraît) de quatre grandes disciplines dont les événements attirent un public de tous horizons et âges.

Les arts martiaux traditionnels, pour la beauté du geste

Du besoin élémentaire d’autodéfense a découlé, au fil des siècles, une quête éperdue du geste parfait à la vocation aussi guerrière que spirituelle. Largement associés à l’Asie du Sud-Est, les arts martiaux regroupent pourtant une multitude de techniques avec ou sans arme développées dans toutes les régions du monde, de la capoeira sud-américaine au laamb très populaire au Sénégal. Il est non seulement captivant d’observer comment chaque culture a perfectionné sa ou ses propres versions du style de combat idéal, mais aussi de comparer leur dimension esthétique.

 

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Dans le monde des arts martiaux, efficacité, maîtrise et pureté s’avèrent indissociables. Chez leurs meilleurs praticiens, infliger des dommages et éviter d’en subir prend ainsi les allures d’une chorégraphie millimétrée. Notre émerveillement devant une démonstration de maîtres du karaté ou du wushu est identique à celui qu’on éprouve devant les films de Bruce Lee, Jet Li et Jackie Chan : peu importe, au fond, combien de douzaines de méchants ils envoient au tapis. L’important est l’équilibre, la souplesse, la vitesse et la précision surnaturelles dont ils font preuve sous nos yeux ébahis d’enfants plus ou moins grands. Ils nous montrent à quel point leurs disciplines séculaires, bien que martiales, restent des arts avant tout.

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Le Mixed Martial Arts ou MMA : les combattants les plus complets du monde

1993 marque l’entrée du combat libre dans son ère moderne. Inspiré de compétitions brésiliennes ou asiatiques aux règles réduites à leur plus simple expression, l’Ultimate Fighting Championship visait à déterminer quel art martial prouverait sa supériorité en faisant s’affronter des experts en lutte, kickboxing, sumo ou jiu-jitsu brésilien. Trente ans plus tard, dans la cage grillagée imaginée pour l’occasion s’affrontent désormais des compétiteurs maîtrisant un large éventail de frappes, projections, clés et immobilisations inspirées des disciplines plus anciennes. Baptisé MMA, ce sport à part entière s’est répandu partout dans le monde  et de nouvelles promotions, tel Bellator MMA, font aujourd’hui référence.  L’Accor Arena a ainsi accueilli les premiers combats de MMA en 2020, suite  une légalisation de la discipline par les autorités françaises.

Le propre de ces combats hybrides est leur déroulement fondamentalement imprévisible, avec une alternance de séquences debout et au sol que des finitions de formes variées, KO ou soumission, peuvent conclure à tout moment. Savoir si le muay thaï est plus ou moins efficace que le jiu-jitsu est ici un débat dépassé depuis longtemps : pour espérer durer dans la cage, un combattant doit disposer de bases solides dans les deux disciplines. C’est pourquoi le MMA offre de voir s’affronter les athlètes les plus complets qui soient dans l’univers des sports de combat. Enfin, ne boudons pas notre plaisir : comme l’a illustré le superfight de janvier dernier entre les poids lourds Francis Ngannou et Cyril Gane, les combattants francophones sont désormais reconnus parmi l’élite mondiale.

Le catch, parce que le spectacle y est total

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C’est vrai depuis les Jeux Olympiques de l’Antiquité où se défiaient les champions du pancrace et du pugilat : les sports de combat électrisent les foules. Le phénomène se vérifie d’autant plus facilement lorsque la civilisation bannit la violence en dehors des rings. Imaginez maintenant un pur spectacle débordant d’adrénaline et de testostérone, et dont la théâtralité serait poussée à son paroxysme : nul besoin d’aller chercher plus loin le succès jamais démenti du catch depuis sa création. Il est l’héritier des stands de lutte professionnelle, très populaires sur les foires européennes au XIXe siècle. Si le catch tricolore fut plébiscité après-guerre au point d’être retransmis en direct à la télévision, les États-Unis imposèrent peu à peu leur savoir-faire en matière de mise en scène. 

Car le catch proposé par les grandes organisations américaines, WWE en tête, consiste à en mettre plein les yeux et les oreilles à un public heureux de laisser à l’entrée tout souci de vraisemblance : seul compte le show, et quel show ! Chaque compétiteur travaille autant sa personnalité que son physique de culturiste, et le scénario des combats soigne aussi bien le drame interprété en coulisses que les cascades entre les cordes. Ce n’est donc pas un hasard que des personnalités issues du catch, telles The Rock ou Batista, soient devenues des acteurs à succès pour des productions hollywoodiennes de la dimension de leurs épaules. Mais qu’on ne se méprenne pas : tout scripté que puisse être un combat de catch, il reste une performance sportive de premier plan. Il suffit d’observer un F5 de Brock Lesnar ou un Tombsone piledriver de l’Undertaker pour s’en convaincre…

La boxe, pour une guerre essentielle et inscrite dans l’Histoire

Rien de plus rudimentaire, en apparence, que la boxe anglaise : deux combattants se font face et s’envoient des coups de poings tout en s’efforçant de ne pas en encaisser. Souvent, celui qui perd est celui qui tombe. La grande lisibilité de la boxe anglaise, celle de la symbolique du dernier homme debout, donne au plus puissant d'entre eux une aura qui dépasse les limites de son sport. Il est le patron, l'athlète alpha, le seigneur de la jungle. C’est à une telle simplicité de surface que ce sport doit sa charge symbolique et la popularité de ses représentations les plus célèbres au cinéma, comme Rocky ou Million dollar baby. 

Ceux qui fascinent les foules sont les puncheurs, les rois du KO, et parmi eux les plus puissants d’entre eux : les poids lourds. Leurs champions du monde marquent les imaginaires depuis le XIXe siècle, époque à laquelle on fixe les règles de l’escrime de poings selon les principes du Marquis de Queensberry. D’abord très anglo-saxonne, puis européenne et enfin mondialisée, l’histoire de la boxe se confond avec celle des hommes : Jack Johnson, Joe Louis, Rocky Marciano, Mohammed Ali, Mike Tyson, Wladimir Klitschko… Les plus grands des poids lourds sont autant de personnages majuscules qui marquent leur époque. Pas de Français parmi eux, malgré plusieurs tentatives. Et si Tony Yoka, champion olympique en 2016, récidivait chez les professionnels ? La concurrence sera rude, mais rien n’est écrit. Pour lui, le très haut niveau commence aujourd’hui.

Les connaisseurs, eux, savent l’immense complexité de la tâche, les années à désapprendre les réflexes naturels et intégrer ceux qui compteront sur le ring, la maîtrise des déséquilibres, le décryptage attentif du style adverse, l’anticipation d’une esquive qui sauve, la subtilité des déplacements, les ajustements permanents, l’art de couper la route et d’imposer la distance… Au niveau mondial, même les boxeurs brutaux sont des techniciens chevronnés.

🎶Enfin… parce que tout finit souvent en chanson à l’Accor Arena, voici notre playlist 100% âme combative

▶️ Fighting Spirit

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