đŸ€˜đŸŒ Rockologie : l'art du rock en 5 ingrĂ©dients ! (Partie 1/2)

Pourquoi certaines musiques nous donnent-elles envie de crier, sauter sur les murs et jeter nos meubles par la fenĂȘtre ? D’oĂč vient ce sentiment qui nous emporte Ă  l’écoute d’une chanson “qui dĂ©chire” ? On pourrait croire qu’il s’agit d’un mystĂšre. Et pourtant ! Les chansons plus “rock-and-roll” de l’Histoire partagent des points communs, que les mĂ©lomanes et les musicologues ont Ă©tudiĂ© de prĂšs
 On vous livre ici leurs dĂ©couvertes.

Vous ĂȘtes prĂȘts ? Branchez les guitares
 Moi, j’accorde ma basse
 Un - deux - trois - quatre !

 

#1 - L’intro qui monte, qui monte


Tout le monde connaĂźt “le drop” en musique Ă©lectro. D’abord, la musique donne l’impression de “monter”, elle devient progressivement plus rapide, plus aiguĂ«, plus dense, plus forte
 Jusqu’au moment du drop : une rupture qui fait vraiment “dĂ©marrer” la musique sur un tempo plus lent, permettant Ă  l’auditeur de danser tout son soĂ»l.

 C’est exact. Mais ce n’est pas toute l’histoire. Car pour les spĂ©cialistes, le “drop” trouverait son origine non pas dans la musique Ă©lectronique, mais le rock des annĂ©es 1970. Certains considĂšrent que le premier exemple du genre se trouverait dans la chanson "Firth of Fifth" de Genesis (notamment Ă  6min 44sec). C’est bref,  c’est discret, mais tous les Ă©lĂ©ments du drop sont bien lĂ . Peter Gabriel et ses comparses avaient d’ailleurs compris qu’ils tenaient quelque chose, puisqu’ils rĂ©pĂštent cet effet 4 fois dans la chanson !

 

Si le drop a connu sa plus grande postĂ©ritĂ© dans la musique Ă©lectronique, les rockeurs ont dĂ©veloppĂ© de leur cĂŽtĂ© un art similaire : celui des intros. L’objectif est le mĂȘme, puisque l’intro crĂ©e chez l’auditeur une impatience, dĂ©joue ses attentes et retarde le moment le plus satisfaisant de la chanson. Une science de la frustration qui a mĂȘme intĂ©ressĂ© les biologistes ; en 2019, trois chercheurs anglo-saxons ont mesurĂ© les effets de la tension musicale sur notre cortex. Sans surprise, celle-ci Ă©tait Ă  l’origine “d’émotions positives fortes” quand la chanson tant attendue dĂ©marrait enfin.


 C’est avec le rock-progressif des annĂ©es 1960 que les longues intros se gĂ©nĂ©ralisent/ Elles sont depuis monnaie courante dans tous les styles de rock et bon nombre sont devenues mythiques. La presse spĂ©cialisĂ©e adore faire des classements des meilleures, oĂč figurent souvent les chansons de Led Zepplin, Pink Floyd ou Metallica. Pour le magazine Rock n’ Heavy, la palme revient Ă  Van Halen pour son intro toute en solo virtuose dans la chanson You really got me.

 

Certains artistes battent des records ; c’est le cas par exemple du groupe Refused avec la chanson "New Noise", dont l’intro dure plus d’une minute et contient mĂȘme un faux dĂ©part Ă  la quarantiĂšme seconde. Le journal britannique NME parle d’une intro “joyeusement/douloureusement longue, dĂ©bouchant sur une Ă©meute pour piste de danse.” Plus c’est long, plus c’est bon !

 

#2 - Un riff mythique 

Le riff, c’est une courte suite de notes ou d’accords jouĂ©s de maniĂšre rĂ©pĂ©titive. Dit simplement, c’est LA mĂ©lodie de guitare, LE truc qui vous accroche l’oreille et donne envie de bouger. En fait, les chansons rock sont plus ou moins faites de riffs mis bout Ă  bout, et presque toutes possĂšdent un “riff principal”, gĂ©nĂ©ralement jouĂ© dĂšs le commencement de la chanson, sans que le chanteur ou la chanteuse ne s’en mĂȘle. Par exemple, si l’on vous dit "Smells like teen spirit" de Nirvana - c’est bon, vous l’avez ? Ou encore "Seven Nation Army" des White Stripes ? Touuum
 Toum toum toum toum toum, touuuumm
 VoilĂ , vous connaissez dĂ©jĂ  des riffs par cƓur. 

Et des riffs mythiques, il y en a plein. "Smoke on The Water" (Deep Purple), par exemple, est devenu l’outil pĂ©dagogique prĂ©fĂ©rĂ© des profs de guitare. Le riff de "Satisfaction" (Rolling Stones) provoque des crises de air-guitar chez toute personne ĂągĂ©e de 50 ans ou plus. Certains riffs ont mĂȘme une importance historique, comme ceux de  "Reign in Blood" (Slayer) et de "Master of Puppets" (Metallica), restĂ©s cĂ©lĂšbres pour avoir posĂ© les bases du  thrash-metal dans les annĂ©es 1980.


Si le riff est essentiel, la qualitĂ© “d’un bon riff” demeure une affaire de goĂ»t. En 2014, la BBC a demandĂ© Ă  ses auditeurs de voter pour leur riff prĂ©fĂ©rĂ© dans l’histoire du rock. Il en rĂ©sulte un classement de cinquante chansons, forcĂ©ment trĂšs subjectif. La numĂ©ro  1 ? "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin. À vous de juger !

 

Stay tuned, la seconde partie de l'article sera bientĂŽt en ligne !