đŸ‘€Vis ma vie d'adjoint au Directeur BĂątiment : Bichar Ariz

BIO EXPRESS

Un franc sens de la camaraderie, un brin de tchatche et beaucoup de dynamisme pour ce quadragĂ©naire nĂ© Ă  Clermont Ferrand. Ado, il se rĂȘvait super hĂ©ros, il ne se voyait vraiment pas faire autre chose
 et il est effectivement devenu sauveteur façon Mac Gyver !
Par curiositĂ©, en 1998, aprĂšs son Bac Pro Maintenance des SystĂšmes MĂ©canisĂ©s, il « monte Ă  la capitale » avec un goĂ»t prononcĂ© contre la routine. Il sera servi ! Une petite annonce plus tard, il dĂ©croche son 1er poste (Ă©lectro-mĂ©canicien) Ă  l’Accor Arena. Depuis, Bichar a gravi les Ă©chelons et ajoutĂ© de nombreuses cordes Ă  son arc : chef d’équipe Ă©lectro-mĂ©canicien, une formation BTS climatisation pour devenir technicien Chauffage Ventilation Climatisation (CVC), puis chef d’équipe CVC et responsable CVC. Et depuis 2018, il est adjoint au directeur BĂątiment.

Bichar Ariz
Bichar Ariz

DIMANCHE
« Mon mĂ©tier expliquĂ© simplement ? GĂ©rer le quotidien des diffĂ©rents services techniques de l’Accor Arena et faire en sorte de maintenir le bĂątiment de maniĂšre opĂ©rationnelle et rĂ©glementaire. Ça comporte entre autres : la planification (des Ă©quipes et des maintenance), la rĂ©solution de problĂšmes technique liĂ©s au bĂątiment, la prĂ©paration, l’exĂ©cution et le suivi de chantiers, les rĂ©ponses aux demandes de la production ou des Ă©quipes de l’Arena ».

15h : DĂ©but de journĂ©e dĂ©calĂ©e car ce soir Bichar est d’astreinte sur le show. Direction son bureau dans l’openspace des Ă©quipes techniques. AprĂšs un salut Ă  tous les Ă©quipiers (« C’est sacrĂ© ! »), il s’agit de rĂ©pondre aux mails avant de prendre connaissance des retours des Ă©quipes terrain, avec les remontĂ©es de problĂšmes Ă©ventuels et leur rĂ©solution.  Puis, lecture du dĂ©roulĂ© logistique et technique de la soirĂ©e pour prendre en compte les spĂ©cificitĂ©s de l’évĂ©nement du soir et y apporter des complĂ©ments si besoin : modification des paramĂštres de soufflage ou d’extraction d’air, de tempĂ©rature ou encore mise en route ou arrĂȘt de certaines installations.

L’adjoint au directeur du bĂątiment reste rarement installĂ© Ă  son bureau, il fait trĂšs rĂ©guliĂšrement des aller-retours entre le bureau et les diffĂ©rents espaces de l’Arena.

17h : Bichar passe dans l’espace attenant pour vĂ©rifier auprĂšs de la GTC (la tour de contrĂŽle technique de tout le bĂątiment) les dispositifs mis en place et les rĂ©glages prĂ©-dĂ©cidĂ©s en amont (chauffage, Ă©clairage, etc..)

A la GTC
A la GTC

ArmĂ© de son talkie, l’adjoint du bĂątiment parcourt les espaces mis Ă  disposition de la production. Et plus l’heure du show approche, plus Bichar va orienter sa vigilance sur la galerie et la salle pour pouvoir apporter une solution rapide en cas de dĂ©faillance. Les avaries restent rares, par exemple une fuite d’eau ou une coupure Ă©lectrique, mais il faut ĂȘtre en mesure de les rĂ©soudre trĂšs vite pour les 20 000 spectateurs, la production, les prestataires et collaborateurs prĂ©sents Ă  l’Arena.

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Ce soir, concert de pop française ! A part quelques rĂ©gulations de tempĂ©rature et des revissages de panneaux, aucune demande ! « Quand mon Ă©quipe n’est pas sollicitĂ©e sur un Ă©vĂ©nement c’est plutĂŽt bon signe ! »

22h : Fin de journée pour Bichar.

LUNDI
9h30 : Point cafĂ© quotidien avec les Ă©quipes fluides & CVC. Tout le monde se met en ordre de marche avant d’attaquer les diffĂ©rentes missions de la journĂ©e. Et pour dĂ©marrer, Bichar va se faufiler dans les dĂ©dales de l’Arena pour superviser la maintenance des pompes hydrauliques par les Ă©quipes. Sur la liste des opĂ©rations Ă  venir, il y a bientĂŽt un petit check-up  des groupes frigorifiques. . Cette grande maison n’est pas un bĂątiment classique et requiert une attention quotidienne compte tenu de l’accueil permanent de public.

« Ce qui me plaĂźt le plus dans ce mĂ©tier c’est justement qu’on n’est pas cantonnĂ© Ă  une fonction. On  doit avoir des connaissances trĂšs variĂ©es que ça soit dans des domaines trĂšs techniques comme l’électricitĂ©, le chauffage, la ventilation, la climatisation ou tout simplement des connaissances purement bĂątimentaires et administratives, tout ça t’oblige Ă  te renouveler quotidiennement. Tu n’as pas le temps de t’ennuyer en fait ! ».

14h : RĂ©union mensuelle BĂątiment avec Thierry (le directeur de bĂątiment) et ValĂ©rie (la directrice technique) ainsi qu’avec les diffĂ©rents responsables de service Anthony (GTC), Christophe (ElectricitĂ©), Franck (maintenance bĂątiment). On y discute budget, planification de maintenance sur tel ou tel Ă©quipement, les questions de main d’Ɠuvre. Cette coordination est essentielle pour la bonne interaction des multiples Ă©quipes en lien avec le bĂątiment.

« J’aime les Ă©quipes, certains sont devenus des amis proches. On prend un cafĂ© ensemble le matin et le soir on se fait un petit rĂ©cap avant de se dire au revoir. Ça paraĂźt bĂȘte Ă  diren mais on se parle, on s’écoute, on communique, on passe du temps ensemble. La convivialitĂ© c’est primordial pour moi, c’est ce qui fait qu’on peut supporter un rythme de travail important ».

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16h : Des dispositions particuliĂšres ont Ă©tĂ© requises par l’artiste qui se produit les 3 prochains soirs et cela nĂ©cessitait des amĂ©nagements particuliers : peinture de la loge dans une couleur particuliĂšre et changement de l’espace douche. Bichar fait une derniĂšre vĂ©rification des travaux effectuĂ©s. RAS tout est conforme aux demandes de la production et au cadre rĂ©glementaire.

Dernier reporting du jour avec les Ă©quipes. Extinction des feux !

MARDI
Ce matin c’est suivi de chantier pour l’une des nouvelles loges expĂ©rientielles. Un petit bataillon d’architecte, ingĂ©nieur, dĂ©corateur d’intĂ©rieur et techniciens retrouvent Bichar sur site. Les travaux ont un peu de retard et Bichar doit vite redonner la bonne cadence aux prestataires pour que le chantier soit livrĂ© Ă  temps. 
Les Ă©quipes marketing et hospitalitĂ©s renouvellent rĂ©guliĂšrement les expĂ©riences proposĂ©es aux clients loges, ce qui implique l’amĂ©nagement ou la transformation complĂšte d’espaces. Bien entendu, ces chantiers ont des contraintes horaires un peu particuliĂšres puisqu’il faut veiller Ă  ne pas importuner la tenue Ă©ventuelle d’un sĂ©minaire dans les salles attenantes, ou mĂȘme les rĂ©pĂ©titions d’un show.

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AprĂšs s’ĂȘtre assurĂ© du bon respect des tĂąches Ă  effectuer pour finaliser le chantier, retour au bureau pour une commande de matĂ©riel pour et l’établissement de bon de commande.

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=) Si mon mĂ©tier Ă©tait un sport ? Le dĂ©cathlon car c’est un sport qui demande des connaissances techniques dans de nombreux domaines.

MERCREDI

11h : Echanges avec l’event manager et le service HospitalitĂ©s pour deux prochains Ă©vĂ©nements. Il s’agit d’évaluer les besoins en Ă©lectricitĂ© et matĂ©riel. Avec l’expĂ©rience, selon la configuration de la salle et le type de scĂ©nographie, les Ă©quipes savent conseiller les productions pour ajuster au mieux tous ses Ă©lĂ©ments techniques et logistiques.

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16h30 : Au talkie, les Ă©quipes signalent un imprĂ©vu Ă  Bichar : une panne d’un Ă©lĂ©ment Ă©lectrique. Il faut vite comprendre pourquoi et rĂ©parer au plus vite pour que toutes les Ă©quipes de l’Arena puissent convenablement travailler et prĂ©parer l’arrivĂ©e des spectateurs du soir. La coupure peut rester localisĂ©e sur un secteur ou s’étendre Ă  l’ensemble du bĂątiment, c’est ce qu’il faut Ă  tout prix Ă©viter. « Les autres types d’imprĂ©vus rares qui peuvent arriver dans une salle de spectacle : plus d’éclairage, plus de puissance Ă©lectrique, plus de ventilation ni d’ascenseur. L’une des pannes les plus redoutĂ©es serait pour nous un bug de la GTC et donc une dĂ©faillance du contrĂŽle de nos installations ou des alarmes. »

=) Si mon mĂ©tier Ă©tait une chanson je choisirai le Bolero de Ravel & The Black-Eyed Peas - I Gotta Feeling. Car il faut jouer au chef d’orchestre mais il y a aussi la rĂ©compense d’un mĂ©tier oĂč le show et la convivialitĂ© prennent forcĂ©ment le dessus !

JEUDI

Pour une animation surprise dans la galerie, les Ă©quipes de Bichar sont mobilisĂ©es afin de faire des tests pour monter en quelques heures une structure. Impossible d’en dire plus, confidentialitĂ© oblige, mais Bichar accepte de revenir sur une mission du mĂȘme ordre.  En mars dernier, l’équipe marketing  a demandĂ© de rendre possible la construction de la chambre d’adolescent du rappeur d’Orelsan en haut des escaliers principaux, dans la Galerie. Il faut le faire rapidement, sans incommoder les clients sĂ©minaires qui sont Ă©ventuellement dans les espaces autour.

« Je ne serais certainement pas dans ce mĂ©tier ou ce secteur, si je ne les avais pas dĂ©couvert Ă  travers la convivialitĂ© de mes collĂšgues qui contribuent Ă  crĂ©er ces Ă©vĂ©nements. Je viens tous les jours au travail car il y a beaucoup de bienveillance et de solidaritĂ© entre nous tous et c’est important surtout quand on travaille sur des rythmes souvent soutenus et dĂ©calĂ©s. » souligne Bichar.

VENDREDI

Jour de Match
 donc ça transpire et ça chauffe ! Il faut veiller au confort des sportifs mais aussi Ă  celui du public. En collaboration avec la GTC, Bichar et ses Ă©quipes ajustent la tempĂ©rature de la salle en fonction des diffĂ©rents moments et temps forts de la journĂ©e.

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Nouvelle demande : une fuite Ă  gĂ©rer dans les espaces sanitaires pour le grand public. Son Ă©quipe intervient et quelques tours de clefs Ă  molette plus loin, et aprĂšs l’intervention de l’équipe nettoyage, l’affaire est rĂ©glĂ©e. Les spectateurs n’en n’auront rien su !

 

Dans l’aprĂšs-midi, l’adjoint au directeur du bĂątiment a Ă©galement dĂ» superviser une opĂ©ration de maintenance dĂ©licate. Les Ă©quipes se sont faufilĂ©es dans des conduits pour dĂ©bloquer le registre d’un caisson de traitement d’air de la grande salle


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SAMEDI

« Bien sĂ»r qu’il y a une forme de rĂ©compense.  Oui le travail est extrĂȘmement difficile, je ne dis pas le contraire : les horaires sont une contrainte, la difficultĂ© du travail est une contrainte, la rapiditĂ© Ă  laquelle on doit intervenir est une contrainte, mais nous sommes tellement fiers du rĂ©sultat ! ForcĂ©ment ça apporte une satisfaction, on est fiers de tout ça d’autant plus, lorsque comme moi, on a pu Ă©voluer autant dans l’entreprise », conclut Bichar.

Pour rĂ©sumer : un bon sens du management, de l’organisation et de la camaraderie. Ajoutez-y une large expertise technique et multitĂąches. Et voilĂ  une bonne base pour ĂȘtre adjoint au Directeur BĂątiment. Mais assez parlĂ© de boulot car aujourd’hui (et demain)  c’est jour de relĂąche pour Bichar. Place Ă  la musique !